Apo, 9 au 13 mars 2020
La petite île d'Apo, célèbre pour son sanctuaire marin |
En face de Dauin, à moins de 40 minutes de bangka (petit bateau à balancier), il y a la minuscule île d'Apo qui nous regarde sans arrêt et nous appelle... La réserve marine d'Apo est en effet considérée comme l'un des plus beaux sites de plongée des Philippines. Avec une certification toute fraîche en poche, on ne pouvait pas manquer cette opportunité. Nous y sommes donc allés pour un séjour de 4 jours. Il faut dire qu'Apo n'est pas très développée et les infrastructures touristiques y sont minimales. Un seul village, pas de route, des trottoirs de bois, quelques hôtels (modestes), l'électricité et internet 4 heures par jour, pas d'eau douce sur l'île (on accumule l'eau de pluie dans des réservoirs) etc. La plupart des gens viennent faire de la plongée sur Apo depuis Dauin avec des excursions de bateau d'une journée et ne touchent même pas terre.
Des plongeurs comblés à Apo ! |
Nous avons fait 3 plongées bouteilles à Apo et aussi du snorkeling. Pour notre dernière plongée, les conditions de vent et de marée étant favorables, on a pu avoir accès au plus beau site de plongée d'Apo, Coconut Point, et nous n'avons pas été déçus! Apo mérite bien sa réputation, c'est vraiment un site exceptionnel par la diversité de ses poissons mais aussi par la beauté du récif corallien. À Coconut, c'est une plongée dite « dérive », c'est-à-dire qu'on plonge à un endroit et on se laisse dériver avec le courant et le bateau vient nous cueillir en aval. Et, croyez-nous, le courant nous déménage à vive allure! Pas question de s'arrêter pour prendre une photo, c'est comme si un film se déroulait sous nous! Assez spectaculaire merci!
Tortue imbriquée ou à écailles d'Apo |
À Apo, il y a également beaucoup de tortues, des tortues vertes et des tortues imbriquées. On peut les voir facilement en snorkeling, elles sont habituées aux nageurs et ne s'enfuient pas, c'est merveilleux pour les photographes! Enfin, Apo est également célèbre pour ses couchers de soleil. Tous les soirs, la population se rassemble sur la plage pour admirer les magnifiques couchers de soleil sur l'île de Negros en face, dominée par le mont Talinis. Sublime!
De retour à Dauin, on apprend que les États-Unis viennent de fermer leurs frontières aux européens... la situation en lien avec la Covid-19 se dégrade donc à vitesse grand V. On apprend également que les déplacements entre les îles des Visayas seront interrompus dans 48 heures pour une durée indéterminée. Ca se corse... on s'apprêtait à demander aux autorités une extension à notre visa car il nous restait encore 4 semaines de vacances mais dans les circonstances, on juge préférable de rentrer à la maison. D'ailleurs le premier ministre canadien le demandait à tous les voyageurs, le message était clair : « Rentrez au pays pendant que vous pouvez encore le faire, plus tard, ce ne sera peut-être plus possible. » On annule donc notre réservation chez Baki et on embarque le soir même pour un traversier de nuit qui nous ramène sur Cebu, l'île sur laquelle nous sommes arrivés et qui est dotée d'un aéroport international. Après avoir discuté avec les proprios de Baki Divers, on réalise que ce serait impossible de rester ici, toutes les infrastructures touristiques vont fermer d'ici quelques jours, faute de clients, tous les employés qui nous servent si gentiment depuis 3 semaines, vont perdre leur emploi, probablement pour plusieurs mois. Chez Baki, nous sommes leurs derniers clients. À notre départ, on se serre dans les bras, on se souhaite bonne chance et de la santé, nous quittons le cœur gros. Nous, on rentre chez nous, en sécurité, eux, ils ont des familles et sont maintenant sans emploi, sans ressource. De plus, sans compter la menace sévère du coronavirus dans un pays pauvre où l'infrastructure de santé est insuffisante pour affronter une pandémie.